L’auto-apitoiement : Le syndrome du " Je suis trop gentil"

«  Ou l’art de se déresponsabiliser »

N’avez vous jamais entendu cette phrase sortir de la bouche d’un ami ou d’une connaissance:

«  Je me fais toujours avoir je suis trop gentil! »
 
Je suis obligé d’intervenir car à ce stade là ça sent la déresponsabilisation à plein nez.
A moins d’être la réincarnation d’un prophète qui adore donner et être flageller en toute impunité, non vous n’êtes pas trop gentil. 
Sous cette gentillesse se cache plutôt d’autres maux, mais qui ne sont pas agréable à entendre. Alors il est plus simple de se dissimuler derrière une qualité un peu niaise qui servirait de fourre-tout.
 
La vrai gentillesse qu’est ce que c’est? Le dictionnaire le dépeints ainsi «  Acte ou parole aimable et bienveillante ».
 
Alors prenons l' exemple d’un jeune homme qui aurait fait la cours durant des semaines à une demoiselle : 
Il lui a offert des fleurs, l"a  invité au restaurant. Il l’a emmené se balader. Il a également réglé ses impayés car elle était dans une situation financière difficile.
Puis vient le jour où la demoiselle décide de couper court avec cet homme car elle n'est pas interessée. Que va t-il dire?
«  On a encore profité de moi, je me suis fais avoir comme à chaque fois. Je suis trop gentil! »
 
Mais que fait la gentillesse là dedans? 
Il y a derrière chaque action un acte intéressé, ce qui n’est pas nécessairement quelque chose de mauvais: Être intéressé par un échange est tout à fait normal, c’est même la base du rapport entre êtres humains. On échange du respect, du temps, des services. 
En l’occurrence cet homme a cru pouvoir acheter cette femme. Son désespoir à se rapprocher d’elle lui a fait perdre la notion importante de l'échange : Si quelqu’un est avec vous pour les mauvaises raisons alors aucune raison d’être gentil, partez. Mais si cette personne a réellement envie d’être avec vous, elle n’aura pas besoin de vos milles artifices pour se sentir bien. 
Dans ce cas là, l’homme assoit son pouvoir par l argent. Mais il y a d’autres  facettes possibles : Rester avec une personne toxique et se dire qu’on veut l’aider est aussi un cas de déresponsabilisation. Vous prenez votre situation d’un point de vue inverse: Vous ne restez pas pour aider l’autre, vous restez car vous êtes dépendant affectif ou accro à une certaine violence psychologique rodée. 
Voilà pourquoi il est important lorsque l’on se victimise, de prendre le temps d’être honnête envers soi et envers ses réelles intentions. Que cache cette dévotion à l autre? Un manque d’amour pour soi? Une fuite en avant? Un mirage émotionnel? 
 
Lorsque nous conscientisons notre comportement grâce à l’honnêteté. Il est plus facile de couper court le schéma inconscient dysfonctionnel.
Alors prenez  l’habitude de dire comment sont vraiment les choses:
«  J’ai financé nos weekends et nos restaurants parce que je préférais payer plutôt que de ressentir ce sentiment de solitude tout seul chez moi »
«  Je restais avec cet homme qui me battait car je ne pensais pas pouvoir trouver quelqu’un d autre et j'avais peur de me retrouver seule »
« J’ai aide ma sœur durant des années à faire des corvées ménagères parce que je me sentais puissant dès lors que quelqu’un avait besoin de moi. Cela me donnait un sentiment de supériorité et de pouvoir sur l autre. Comme s’il m’était redevable »
Voilà comment réussir à extraire l’envers du décor lorsque vous êtes dans des situations répétitives ou vous vous sentez abusé. Cherchez votre vérité ;-)